Mi Casa Es Tu Casa (Scackson)

Mi Casa Es Tu Casa

Scackson :: Scott et Jackson

- De la triche ? C'est même certain ! Lui assura-t-il sur un ton un poil plus enjoué que le précédent. Et maintenant je le sais oui. Mais je t'assure qu'à l'époque, je voyais les choses tout autrement. Et co-capitaine ou capitaine, à ce moment-là, j'étais beaucoup trop aveuglé par la colère pour réussir à faire ce genre de différence subtile, mais qui avait sûrement son importance. Quoi qu'il en soit, c'est fini tout ça. Jugea-t-il bon de préciser lorsqu'il réalisa que Scott avait l'air de se  sentir terriblement coupable tout à coup, suite à ses confidences ? Alors que cela n'avait point du tout été son intention de départ lorsqu'il avait commencé, sans même s'en rendre compte, à lui confesser tout ça. D'autant qu'il savait très bien que le latino n'avait jamais réellement voulu devenir un garou - de ce que Derek avait pu lui en dire lorsqu'il l'avait pris sous son aile, une fois qu'il était revenu à la vie sous forme de loup-garou également. Et puis, il était vrai que si Scott avait cherché à le devancer d'une quelconque façon, qu'il aurait certainement cherché à le faire bien avant d'en être un et probablement plus encore lorsqu'il en était devenu un de loup-garou. Donc, avec un peu de recul aujourd'hui et on ne peut plus de maturité, il ne lui semblait pas que Scott ait un jour essayé de prendre sa place d'une quelconque manière que ce soit et encore moins de façon volontaire. Après tout, c'était le coach qui avait pris - à lui seul -  la décision de le nommé co-capitaine à ses côtés. C'était, en conséquence, un poil irrationnel de sa part de lui en vouloir - à lui - pour cela.

- C'est juste, cela dit, je ne suis pas quelqu'un de particulièrement loquace. Lui fit-il remarquer alors que Scott rebondissait déjà sur ce qu'il lui dit ensuite concernant leur étreinte. Prenant alors le temps d'y songer sérieusement avant de répondre quoi que ce soit à ça, Jackson réalisa qu'il avait sûrement raison. Car à la suite de toutes ses confidences, le moment était sans doute propice pour de tels effluves de sentiments. Seulement là encore, il allait certainement lui falloir un peu de temps pour s'y accoutumer. Même avec Ethan, ça avait pris un certain temps avant que le Kaniloup ne cesse de se poser tout plein de question sur ce qu'il disait, ce qu'il devait faire et/ou vis-à-vis du comportement de l'autre envers lui. Mais une fois qu'il y était parvenu, il s'avérait, finalement, que lui aussi sache faire preuve de sentiment et d'être tout aussi tactile que le latino pouvait l'être. Et l'être d'une manière beaucoup plus naturelle que maintenant, par exemple, ou il s'était simplement contenté de lui offrir un seul de ses bras, un peu gêné avant de relâcher leur étreinte.

- Rentrons. Proposa ensuite le latino en venait reprendre sa main pour la loger dans la sienne - ce qu'il accepta volontiers étant donné qu'il fut le premier d'eux deux à l'avoir fait on ne peut plus tôt - cela il pouvait donc s'y faire bien plus aisément.

(...)

Sur le chemin du retour, ils ne manquèrent point de faire un détour - à nouveau - par le centre-ville, afin que Scott puisse y récupérer sa moto, comme il lui avait dit plus tôt avant cette drôle de balade dans la forêt de Brume que l'on pouvait tout aussi bien rebaptiser en « Forêt de l'angoisse ». Il était assez content que Scott ait pu arriver jusqu'ici avec sa bécane, il semblait beaucoup y tenir. Lui, en revanche, avait eu beaucoup moins de chance quant à son véhicule et/ou ses autres affaires - qui devait très probablement avoir été volé depuis sa disparition dans ce motel il y a une dizaine de jours. Les seules choses qu'il avait pu emporter avec lui ici, était tout ce qu'il avait sur lui lorsqu'il s'était fait emporter dans son sommeil. À savoir les quelques vêtements qu'ils portaient, sa montre, sa carte de crédit, son téléphone portable ainsi que ses écouteurs. Mais aussi son sac de sport contenant quelques vêtements supplémentaires et quelques autres babioles sans réelles importances. Ce fameux sac d'ailleurs, il était prêt à parier que s'il ne s'en était pas servi comme oreiller, qu'il serait, lui aussi, resté dans ce motel tout comme le reste. Enfin, pensa-t-il finalement, c'était sûrement bien mieux comme ça que de réellement se retrouver sans rien - il aurait eu bien du mal à pouvoir se loger ici autrement. Il finit ensuite par grimper au dos de la moto de Scott, et s'efforça de lui indiquer, au mieux, l'itinéraire qu'il se devait de suivre afin de gagner l'auberge - choisissant de s'agripper à l'arrière de la moto plutôt qu'au latino. Pas nécessairement qu'il ne souhaitait pas le toucher une nouvelle fois, mais comme il l'avait imaginé tantôt, il allait lui falloir un peu plus de temps pour que ce genre de geste - même simplet - devienne plus naturel.

Il indiqua ensuite à Scott où il pouvait garer son engin sans occasionner de gêne et l'invita ensuite à le suivre. Ils passèrent l'accueil, saluant au passage le type qu'il trouvait un brin excentrique, mais toujours souriant, avant de filer directement vers les escaliers qui allaient enfin les mener jusqu'à sa chambre - situé au dernier étage de l'auberge.

- Voilà, on y est. Annonça-t-il en ouvrant la porte en grand, avant de prendre appui sur l'encadrement de celle-ci afin de laisser passer le latino.

Bénéficiant de l'une des "plus grandes" chambres de l'auberge, environ une douzaine de mètres carrée, Jackson avait donc à sa disposition un environnement plutôt agréable, bien qu'il semblait beaucoup plus "grand" qu'il ne l'était en réalité, notamment par l'agencement de la pièce. Aussi, il disposait de sa propre salle de bain et même si celle-ci était réellement petite pour le coup, il en était grandement satisfait. Devoir faire usage de celle "tout publique" l'aurait vraisemblablement écœuré. Il y avait aussi un fauteuil, quelques petites commodes, un poste de télévision, un grand lit et le fameux canapé qu'il avait promis à Scott - et qui se trouvait à proximité du lit.

- Bienvenue chez toi. Lui avait-il dit en réalisant son "lapsus" qu'après l'avoir sortie de sa bouche, car en réalité, il avait voulu plutôt dire quelque chose qui ressemblait davantage à "chez moi, bienvenue chez moi." Quoi qu'il en soit, il n'en fut pas si gêné finalement, parce que ce n'était pas entièrement faux dans la mesure où ils allaient partager cette chambre dorénavant.

- Tu ne devrais pas te sentir coupable pour ça, je suis le seul à blâmer. Peut-être que j'aurais dû t'écouter à l'époque, c'est vrai. Cela m'aurait évité un tas de besognes, comme devenir une machine à tuer, reléguer au rang de pantin tombé entre de mauvaises mains... Malheureusement, ni toi ni moi ne pouvons changer ça. Aussi, n'en parlons plus ? Proposa-t-il finalement, choisissant volontairement lui aussi, de ne pas évoquer le cas de Derek qui, avait sans nul doute possible, sa part de responsabilité dans toute cette histoire de fou lui-aussi - par la simple morsure qu'il lui avait offert, tel un cadeau empoisonné. Enfin, si Jackson avait fini par lui proposer de ne plus en parler, ce n'était pas parce qu'il n'y avait rien de plus à dire ou qu'il ne souhaitait pas en parler davantage, mais c'était simplement parce qu'il n'aimait pas voir Scott se torturer ainsi l'esprit pour quelque chose dont il n'était pas responsable lui-même. Car, comme il le lui avait si bien dit, "Il ne pouvait que s'en prendre à lui-même." Sans oublier que, comme il l'avait aussi précédemment pensé, on ne pouvait refaire le monde avec des "si", alors il ne voyait là aucun intérêt à essayer ou à culpabiliser vis-à-vis d'un passé sur lequel aucun d'eux n'avait de pouvoir.

- Tu sais Scott, je ne suis pas encore tout à fait certain d'apprécier le fait que tu sembles lire en moi comme dans un livre ouvert. Rétorqua-t-il mi-amusé, mi-contrarié par cette réelle capacité qu'il présentait à "lire entre ses lignes" alors qu'il s'évertuait pourtant et naturellement - donc sans toujours s'en rendre compte  - à flouter, à déguiser ou Dieu ne sait quoi d'autre encore, certains de ses propos afin de masquer ses véritables intentions, de laisser planer le doute... Vous voyez ?

Une fois sortie de la brume qui elle était imprégnée plus densément au sein de cette forêt du même nom, les garous avaient ensuite regagné le centre-ville où ils avaient récupéré la moto du latino avant de s'en allé en direction de l'Auberge, après qu'ils aient tous deux pris place sur la bécane de Scott, juste avant que ce dernier ne prenne la décision un peu loufoque peut-être de, non seulement donner son casque à Jackson, mais aussi de le lui passer lui-même sur sa jolie petite tête blonde.

- Tu as raison, ce serait une tragédie. Veille également à ne pas de décoiffer, ça aussi, ce serait une tragédie.

On ne peut plus tard, lorsqu'ils avaient enfin gagné l'Auberge de l'Indépendance, garé la moto, passé l'accueil et échangé quelques brèves politesses avec l'excentrique qui cogérant des lieux... Jackson put enfin ouvrir la porte de sa "garçonnière" à Scott. Ce dernier semblait tout à fait ravi de découvrir ce qui, allait aussi et dorénavant être son lieu de résidence pour les prochaines jours - et probablement même "ad vitam æternam" puisque qu'aucun d'eux, pour le moment, n'aurait le luxe de quitter la ville sans la venue d'un miracle.

- Ne me tente Scott, je ne suis pas certain que tu apprécieras de devoir simplement bondir de la porte au canapé et du canapé à la porte. Et de devoir, par la même occasion, faire usage des "commodités communes". Lui lança-t-il sournoisement, l'air plus espiègle que jamais. Si tu es sage, tu auras droit à une commode. Ajouta-t-il en refermant la porte derrière eux. Maintenant, libre à toi de t'installer. Même s'il se doutait qu'en-dehors de prendre place sur le canapé, il ne pourrait pas en faire grand-chose de cette "liberté" étant donné qu'il n'avait quasiment pas d'affaires en sa possession. Moi, j'vais prendre une douche, on avisera pour le reste ensuite. Acheva-t-il en retirant son tee-shirt avant de le rouler en boule et de le balancer comme s'il avait s'agit d'un ballon de basket, sur son lit - presque sous le nez de Scott - avant d'aller se cloîtrer dans ses "commodités personnelles".

Il se devrait ensuite, peut-être, de retourner en ville - histoire d'acheter quelques affaires à Scott. Il n'était pas contre l'idée de lui prêter quelques vêtements pour aujourd'hui, mais il ne fallait pas que cela devienne une habitude.* Pensa-t-il en retirant le reste de ses habits juste avant d'aller se glisser sous la douche.

- J'imagine que oui. Seulement, tu ne devrais pas te sentir coupable parce que je n'ai pas su t'écouter à l'époque. J'ai toujours été une forte tête, je ne t'apprends rien. Dit-il en lui souriant, à la fois sérieux et sournois.

Jackson voyait bien que l'alpha pouvait encore se sentir coupable de certaines choses, alors que celles-ci remontées à bien des années maintenant. Cela le touchait néanmoins, d'une certaine façon, de voir à quel point il semblait investi envers lui et ceux depuis toujours finalement - bien qu'il ne le réalisait peut-être que tardivement, maintenant pour ainsi dire. Mais il vaut mieux tard que jamais, pas vrai ?

- Scott, ouvre les yeux enfin. Je suis naturellement parfait et je n'ai guère besoin de porter un masque pour ça. Rétorqua-t-il faussement outré par ses propos. En revanche, pour ce qui est de "l'enfant gâté", je te l'accorde, tu as raison.

Et très honnêtement, il aurait été difficile de prétendre le contraire - et même d'essayer - sur quelque chose d'aussi évident que cela. Pour la simple et bonne raison que Jackson avait toujours vécu dans l'opulence. Jamais, il n'avait manqué de quoi que ce soit alors, il paraissait "normal" qu'en grandissant, qu'il est bêtement cru que tout lui était dû simplement parce qu'il le voulait. Il avait rapidement déchanté en comprenant que dans la vie, les choses ne se passaient pas toujours ainsi. Mais, après un temps d'acceptation plus ou moins long, il avait fini par l'accepter - ou presque car le côté Whittemore de sa personnalité, était assez tenace en dépit de tout.

Enfin, il se contenta de hausser un sourcil à la plaisanterie de Scott quant à ses cheveux qui lui semblait suffisamment renforcé par le gel pour soutenir un mur de béton et étant donné qu'il avait compris la boutade de ce dernier tout en se laissant faire alors qu'il lui mettait le casque sur la tête, il ne lui sembla pas utile de rajouter quoi que ce soit là-dessus.

(...)

- Il y a des chances, oui. Lui assura-t-il, sournois à nouveau tout en lui rendant finalement son sourire avant de retirer et de balancer son tee-shirt sur son lit.

Puis, sans particulièrement attendre de réaction de la part de Scott, il était allé se "cloîtrer" dans la salle de bain sans prendre la peine de fermer la porter à clé - par habitude déjà, mais aussi parce qu'il se doutait bien que le latino était suffisamment intelligent et bien élevé pour ne pas prendre le risque d'y entrer alors qu'il y était lui-même et complètement nu qui plus est.

(...)

Les vapeurs d'eau chaude ne tardèrent pas à se transformer en une sorte de brume assez similaire à celle qui entourait la ville et cette dernière ne tarda pas non plus à envahir assez rapidement le petit espace qu'était ses commodités, couvrant aussi et entièrement le miroir qui se trouvait là, de buée. Les yeux fermés, Jackson semblait apprécier la moindre petite goutte d'eau, presque brûlante, qui coulait le long de son corps. C'était si agréable qu'il en perdit soudainement la notion de temps.

Incapable donc de dire avec certitude combien de temps il avait passé là à profiter de la chaleur de l'eau, il la quitta néanmoins avec une petite pointe de regret avant de se sécher et de se rhabiller. Il avait opté pour un pantalon style jogging de couleur grise, simple, basique - qu'il avait passé par-dessus un caleçon noir. Il s'apprêta ensuite à enfiler un nouveau tee-shirt en sortant de la salle d'eau, mais il abandonna l'idée en apercevant Scott qui s'était finalement endormi sur le canapé. Inutile, de ce fait, de trop se vêtir puisqu'il paraissait évident maintenant qu'ils n'allaient pas ressortir de suite. Le Kaniloup alla alors posa son tee-shirt propre sur sa table de nuit avant d'aller mettre au "linge sale" celui qu'il avait balancé sur son lit on ne peut plus tôt  juste avant sa douche, puis alla fouiller - silencieusement, pour ne pas réveiller Scott - dans les tiroirs de sa commode. Il n'avait pas pu emporter avec lui autant d'affaires qu'il aurait souhaités, mais il disposait tout de même que quelques vêtements de rechange. Alors s'en trop y réfléchir, il en sortit quelques-uns de propres qu'il plaça ensuite au bout du canapé avec une serviette de bain (propre également, cela va de soi). Ainsi, il aura le loisir, s'il le désire, de prendre une bouche à son tour lorsqu'il aura quitté les bras de Morphée.

Ne sachant pas trop quoi faire à présent et ne pouvant ignorer plus longtemps le latino qui dormait paisiblement sur son canapé, Jackson se surprit tout à coup à l'observer. Il avait effectivement pas mal de tatouages dissimulés sous ses vêtements et... Le tout était assez beau à regarder. En fait, pensa Jackson, ça le rendait plutôt sexy. Et il éprouvait une certaine satisfaction quant au fait d'avoir enfin pu découvrir cet art qui se cachait sous ses vêtements, mais en avait-il encore d'autres ? Balançant soudainement la tête de gauche à droite en réalisant la drôle de torture qu'était en train de prendre le cours de ses pensées, Jackson essaya de se ressaisir. Comme s'il s'interdisait tout bonnement ce genre de pensées. S'emparant alors de l'un des livres que l'auberge avant gentiment mis à sa disposition, il s'allongea sur son lit. Se cala agréablement dans sa montagne d'oreiller avant de se mettre à lire la quatrième de couverture afin d'en connaître son résumé et de définir si l'histoire pourrait lui plaire ou non... Mais il semblait avoir un peu de mal à se concentrer sur sa lecture avec son regards constamment attiré vers ce garou, aux allures sexy, qui dormait si près de lui...

Jackson eut la nette impression que Scott réprima, sans le vouloir, ce qu'il avait vraiment l'intention de dire. Comme s'il avait voulu surenchérir sur le fait qu'il était une forte tête, mais qu'il s'était perdu dans ses pensées en chemin. Qu'est-ce qui avait bien pu le détourner ainsi de ses intentions ? S'interrogea le garçon qui n'eut toutefois guère le temps de trouver la moindre réponse satisfaisante à cela, puisque Scott venait lui-même d'attirer son attention sur toute autre chose.

- Je ne décèle aucune pointe de sarcasme dans le son de ta voix, tu n'as vraisemblablement pas tourné de l'œil en étant d'accord avec mes propos et j'ai la drôle d'impression que tu essaies même de me rassurer sur ce fait... Alors, soit je rêve, sois tu es littéralement tombé sous mon charme. Affirma-t-il en haussant un sourcil en l'air. Son visage demeura toutefois impassible, difficile donc de dire s'il était sérieux sur ce qu'il avançait ou s'il ne faisait que plaisanter une fois de plus. Cela étant dit, la deuxième option ne sembla pas tout à fait lui déplaire - même s'il se doutait bien que Scott ne pût éprouver ce genre d'attirance pour lui. Tout simplement parce que, du plus loin dont il pouvait se souvenir, Jackson l'avait toujours vu sortir qu'avec des personnes qui sexe opposé - des filles pour ainsi dire. Alors, il paraissait évident au Whittemore que le latino ne trouverait rien d'autre qu'une taquinerie dans ses propos - bien que sans trop savoir pourquoi, il n'était plus très sûr lui-même, de savoir si s'en était bien une ou non.

(...)

Un livre à la main à présent, il repensait à cette journée, comme si son livre ne l'intéressait pas réellement et qu'il lui servait davantage d'excuse pour rêvasser et/ou tantôt admirer le beau latino qui dormait là, tout près. Lorsqu'il s'était réveillé ce même matin donc, il avait espéré passer une journée normale dans un monde qui ne l'était en aucune façon. Alors, en prenant ce dernier point en compte, il était presque évident que sa journée ne le serait pas avantage. Ce fut là qu'il fit la rencontre de Scott, comme un ange tombé du ciel. Il s'était d'abord méfié, comme s'il avait craint que cette nouvelle réalité se jouait de lui en lui mettant sous le nez ce qu'il était allé chercher en quittant Londres, juste avant de se faire happer ici. Et puis, c'était naturel pour lui que de rester sur ses gardes. Pourquoi diable Scott Mccall serait-il venu le chercher dans cet enfer de brume ? D'autant que, dans ses souvenirs, ils n'avaient jamais réellement eu de bonnes relations tous les deux. Pourtant, il était bel et bien là et de fil en aiguille, il l'avait même invité à boire un café - un latte en réalité - et tous les deux, mains dans la main, avaient fini par se balader dans cet océan de brume au cœur d'une sordide forêt avant que leurs pas ne les ramènent ici, à l'auberge. Et le voilà maintenant, allongé sur son lit. Un livre à la main, faisant semblant de lire... Perdu dans ses pensées et le regard indéniablement attiré sur celui-là même dont il se méfiait encore quelques heures plus tôt avant de lui offrir le gîte et le couvert.

Jackson avait beau penser, réfléchir. Mais il n'arrivait définitivement pas à trouver le moment où il était passé de "ne m'agrippe pas le bras comme ça, j'ai horreur de ça !" aux regards, presque mielleux, qu'il lançait à Scott alors même qu'il dormait sur son canapé - et qui pouvaient en dire long sur ce qu'il pouvait bien s'imaginer en le voyant allongé là. Son cœur manqua par la suite un battement en croisant finalement le regard du latino. Prit sur le fait ! S'enquit-il.

- Tu en avais besoin.... Et ça l'est toujours oui, si tu as envie de sortir ? Enchaîna-t-il en le regardant filer en direction de la salle de bain. Attend Scott... L'interpella-t-il en se levant à son tour. À dire vrai, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il voulait lui dire, ses mots étaient littéralement sortis de sa bouche sans qu'il puisse les retenir. Un peu con, il ajouta finalement : Tu as oublié ta serviette.

Jackson s'empressa donc d'aller la récupérer au bout du canapé avant de la lui tendre, frôlant ses doigts avec les siens sans vraiment le vouloir, à moins que

"... sois je rêve, sois tu es littéralement tombé sous mon charme. Avait-il - et tout naturellement - osé lui suggérer. C'était vraiment dans ce genre de moment, que Jackson réalisait à quel point il pouvait être imbu de lui-même. Mais c'était assez difficile, en même temps, de changer certains points de sa personnalité lorsqu'on avait toujours - ou presque - était ainsi. Et puis, était-ce réellement quelque chose de mal d'avoir suffisamment confiance en soi pour penser, pour affirmer une telle chose ? Même si la forme pourrait, peut-être elle, laissée à désirer.

- En effet... Cela dit, je ne pensais pas qu'un jour, je pourrais faire partie de ton panel habituel. Ne put-il s'empêcher de souligner en voulant faire référence aux critères "habituels" de Scott en matière de charme. Mais après tout, je suis peut-être bien le genre de "tout le monde". Conclut-il simplement en se disant qu'après tout, les choses  pouvaient toujours changer, évoluer et que par extension, les gens le pouvaient aussi. Lui-même avait autrefois un "panel" différent concernant ce qui pouvait le charmer ou non, pour finalement se réaliser quelques années plus tard qu'il pouvait aisément élargir ses critères et se laisser séduire par un tout autre panel. Mais, ce qui demeurait tout de même un peu étrange finalement, c'était d'avoir ce genre de conversation avec Scott. Comme si l'idée qu'ils puissent s'envisager l'un et l'autre lui semblait absurde, pour ne pas dire complètement improbable. Pourtant, à peine avait-il rompu avec Ethan que sa première action avait été de rentrer au pays pour retrouver ce dernier, alors ce n'était peut-être pas si improbable que ça en fin de compte ? Si ce n'était que dans son esprit, parce qu'il se refusait tout simplement d'admettre que, lui aussi, pouvait effectivement avoir ce genre d'attirance envers Mccall.

Il lui était toutefois d'ailleurs de plus en plus compliqué de réfuté cette idée, notamment lorsqu'ils se retrouvèrent on ne peut plus tard à l'auberge, et qu'il retrouva là, faussement plongé dans la lecture d'un livre alors qu'il ne faisait que dévorer du regard, le latino sagement endormi sur le canapé - à la fois, tout près et si loin de lui. Il fut d'ailleurs épris d'un sentiment de gêne quand le regard de Scott rencontra le sien à son réveil mais, il n'en dit rien et détourna assez rapidement la conversation sur toute autre chose, ce qui le soulagea un peu de cette sensation pour le moins désagréable. Juste avant qu'il ne revienne s'emparer de lui au galop, alors qu'il retient Scott "sans aucune raison" apparente. Un peu con, il avait fini par lui dire qu'il avait oublié sa serviette de bain... Mais il savait que Scott n'était pas dupe, qu'il pouvait entendre - sans le moindre difficulté - les battements de son cœur en ce moment même. Des battements qui, eux non plus, ne trompaient pas. Des battements qui s'étaient accentués un peu plus lorsque ce beau latino avait amorcé un pas vers lui afin d'attraper la serviette qu'il lui tendait, frôlant ses doigts au passage. L'espace d'une demi seconde, Jackson avait essayé de se convaincre qu'il ne l'avait pas fait exprès, mais son rythme cardiaque à l'approche de Scott suggérer aisément le contraire. Ce fut à ce moment précis que ce dernier vient tendrement le surprendre en venant caresser sa joue. Sans vraiment sans rendre compte, il avait fermé les yeux sous son contact. Il n'était pas certain de ce qui était en train de se passer même si, en temps, cela lui apparaissait comme une évidence. En parfait gentleman, Scott lui laissa largement le temps de faire machine arrière s'il le désirait, mais il ne sourcilla pas - du moins pas jusqu'à ce qu'il se sente la chaleur et la douceur des lèvres du latino qui venaient doucement se poser sur les siennes. Mais il n'avait pas tressailli parce qu'il ne s'y attendait pas ou parce qu'il avait trouvé cela désagréable, au contraire, et ce fut bien cela qui l'effraya un peu. Cependant, il ne put s'empêcher de lui faire une confidence.

- Pendant un instant, j'ai cru que je me faisais des idées... Avoua-t-il avant de lui rendre son baiser, laissant volontiers ses mains venir s'enrouler autour de sa nuque.

C'était assez surprenant pour Jackson de découvrir que "les goûts et les couleurs"⁣, aussi bien que cela ne se discutait pas, pouvait aussi évoluer avec le temps - et selon les gens, car c'était loin d'être une généralité. Cela étant, cette drôle d'expression n'avait jamais eu autant de sens pour lui qu'en cet instant. Et il n'était que trop bien placé pour comprendre ce genre de chose. Pourtant, les fluctuations de Scott semblaient tout de même le déconcerter un peu. À dire vrai, il était à mille lieues de se douter que le latino pourrait répondre "favorablement" à sa boutade. Bien loin de s'imaginer que ce dernier, pouvait effectivement "tomber sous son charme". Il avait donc essayé de garder contenance, en acquiesçant tout bonnement au propos de ce dernier, comme quoi il était "peut-être bien le genre de tout le monde" après tout.

- Évidemment que non. Rétorqua-t-il presque du tac au tac. J'imagine que ni toi ni moi ne serait allé chercher l'autre si c'était le cas... Admit-il en réalisant, au même instant, la portée que pouvait avoir ses derniers mots. Simplement parce qu'il venait de comprendre que Scott comptait certainement bien plus qu'il ne pouvait l'imaginé lui-même. Sinon, pourquoi avait-il espéré le trouver lui en quittant Londres, si ça n'avait pas été le cas ? Aurait-il seulement le courage de l'admettre ? Ces deux dernières questions, à la fois simples et compliqués, n'avaient de cesse de le tourmenter alors qu'il n'était pas tout à fait certain de ce qui était en train de se passer entre lui et l'alpha au moment même ou il était en train d'y penser. Comme dans un rêve, craignant presque de s'être endormi lui aussi et que tout ceci n'était que le scénario brûlant d'un de ses rêves. Pourtant, une partie de lui espérait que ce soit vrai, même si l'autre demeurait sur la réserve - encore endolorie par son passé avec Ethan. Néanmoins, en cet instant, il n'avait aucune envie de lutter. Aucune envie que sa douleur, que ses craintes prennent le dessus maintenant. Pas plus qu'il avait envie de résister alors qu'il sentait les mains du beau latino venir se perdre dans ses cheveux blonds.

- Avoue que tu rêvais déjà de me décoiffer quand tu m'as gentiment donné ton casque. Murmura-t-il tout contre ses lèvres. Il n'attendit pas particulièrement de réponse de la part de Scott, avant de venir soudainement le plaquer contre le mur qui se trouvait là. Gardant une main sur sa nuque, il laissa l'autre courir le long de son corps avant d'aller se loger dans le creux de son dos. J'ai une confidence à te faire... Tous ses tatouages, ça me rend fou. Lui susurra-t-il finalement au creux de l'oreille tout en venant mordiller agréablement le lobe de celui-ci lorsqu'il eut fini de parler. Tu allais prendre une douche, je crois. Si on joignait l'utile à l'agréable ?

Jackson n'avait pas su qu'il aimait les hommes, même s'il avait déjà eu quelques suscitions au lycée. Regardant parfois certains de ses coéquipiers de lacrosse avec peut-être un peu trop d'insistance pour une hétéro pur et dur, dans les vestiaires notamment. Scott n'y avait guère échappé, mais à l'époque, il aimait à croire que les regards qu'il lui portait étaient davantage dus aux faits qu'il cherchât à percer son secret de garou plus qu'autres choses. Aujourd'hui, il se pourrait bien qu'il daigne reconnaître - face à lui-même, que ce n'était peut-être pas nécessairement toujours le cas...

Admettre certaines choses, même de façon implicite, des choses que l'on aurait jamais voulu admettre auparavant et qui, finalement, tombé si naturellement - pour ne pas dire évidemment - sous le sens - pour quelqu'un d'aussi fier que Jackson, c'était déjà un bel exploit. Et cela, même si lui-même semblait encore un peu prudent ou timide, peut-être, face à certaines de ces choses qu'il ne pouvait pourtant plus nier, ou fort peu à présent. D'autant plus qu'il pouvait se douter, en découvrant le sourire qui venait de se dessiner sur le visage du beau latino, que lui aussi avait l'air d'en comprendre un peu plus que ce qu'il ne le laissait paraître aux premiers abords - comme s'il parvenait à lire entre les lignes, à saisir les demi-mots de Jackson. Du moins, c'était l'étrange impression que cela lui avait fait en le voyant sourire alors qu'il acquiesçait à ses propos, sans en dire trop pour autant. Comme s'il sentait que le kaniloup était susceptible de se braquer à la première occasion.

- ça se voyait tant que ça ? Lui avait-il finalement demandé alors que Jackson le taquiner à propos de ses cheveux qu'il prenait un malin plaisir à décoiffer.
- Pas forcément, mais peut-être que l'idée me plaisait déjà un peu à ce moment-là...

Au point où ils en étaient désormais, Jackson jugea qu'il n'était plus vraiment à une confidence près, alors autant en profitant pour lui dire les choses clairement, enfin... Presque. Cela avait un petit côté amusant et excitant à la fois, de tourner légèrement autour du pot alors qu'il ne cherchait pas non plus réellement à cacher ses sous-entendus.

- Je parlais de joindre l'utile à l'agréable Scott, mais si tu préfères t'en tenir à une douche, je peux aussi bien te frotter le dos ? Proposa-t-il en levant un sourcil en l'air, le sourire en coin, amusé par sa question.

Il sentit agréablement les doigts du latino venir se mêler aux siens pendant qu'il lui mordillait les lèvres, sentant dans le même temps un doux frisson venir lui parcourir l'échine. Il sentit agréablement les doigts du latino venir se mêler aux siens pendant qu'il lui mordillait les lèvres, sentant dans le même temps un doux frisson venir lui parcourir l'échine. Pas même lorsqu'il était là à le regarder dormir tout en s'imaginant bien des choses. Mais Jackson ne pouvait pas nier que c'était bien mieux d'être dans ses bras, en réalité que lorsqu'il se l'imaginait encore, il y a quelques instants seulement.